terça-feira, 9 de agosto de 2016

'IL PLEUT, IL PLEUT, BERGÈRE...'

HOSPITALITÉ

Il pleut, il pleut, bergère,
Presse tes blancs moutons,
Allons sous ma chaumière,
Bergère, vite, allons.
J'entends sur le feuillage
L'eau qui tombe à grand bruit;
Voici, voici l'orage,
Voici l'éclair qui luit.
Bonsoir, bonsoir, ma mère,
Ma soeur Anne, bonsoir !
J'amène ma bergère
Près de nous pour ce soir.
Va te sécher, ma mie,
Auprès de nos tisons.
Soeur, fais-lui compagnie;
Entrez, petits moutons.
Soupons: prends cette chaise,
Tu seras près de moi;
Ce flambeau de mélèze
Brûlera devant toi :
Goûte de ce laitage;
Mais tu ne manges pas ?
Tu te sens de l'orage;
Il a lassé tes pas.
Eh bien, voici ta couche;
Dors-y jusqu'au jour;
Laisse-moi sur ta bouche
Prendre un baiser d'amour.
Ne rougis pas, bergère :
Ma mère et moi, demain,
Nous irons chez ton père
Lui demander ta main.


** Philippe Fabre d'Églantine, poeta, dramaturgo, actor e político francês do século XVIII. Foi guilhotinado pelos deus pares, em plena Revolução, no dia 5 de Abril de 1794 **

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